Qui donc assumera la responsabilité de nous nourrir demain?

Relève agricole

Posté le 5 juin 2024
Que l’on pose cette question à nos citoyens, nos journalistes ou nos élus politiques, personne ne semble réellement s’attarder à la question… ni ne semble pouvoir y répondre.
Catherine Dallaire, Agronome

Portrait des agriculteurs

En 2021, l’âge moyen des agriculteurs et agricultrices canadien(ne)s s’établissait à 56 ans. Cela implique que dans 10 ans, l’âge moyen des fermiers sera alors de 69 ans. En connaissez-vous beaucoup, des gens de cet âge qui manient toujours la pelle?

En 1971, un Canadien sur quatorze faisait partie de la population agricole. En 2021, ce nombre a dégringolé drastiquement pour atteindre un Canadien sur soixante et un, une diminution de 62,2% de la participation citoyenne à la vie agricole1.

Je repose donc la question. Qui, demain, nourrira nos enfants, avec tous les risques que l'agriculture comporte? C’est qu’il sera trop tard, quand nos agriculteurs auront vendu leurs terres. Il sera trop tard, quand nos sols fertiles, nos communautés agricoles et notre expertise auront été décimés par l’insouciance de nos décideurs.

Une attribution budgétaire insuffisante

Le plan budgétaire ne prévoit qu’un maigre 1,1% du budget provincial soit attribué au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation en 2024-20252. Cette décision est-elle réellement la bonne pour l’avenir du Québec? C’est une allocation plus basse que celles attribuées au ministère de la Justice, de la Sécurité publique ou celui de la Culture et des Communications.

Le réel tueur de la vitalité agricole? Un manque de considération de l’importance des fermier(e)s et de leur savoir. Faudra-t-il que les assiettes soient vides sur la table pour que nous soyons entendus?

Sources :

  1. Aperçu socioéconomique de la population agricole changeante du Canada, 2021 Statistiques Canada, 2021.
  2. Budget 2024-2025, Gouvernement du Québec, 2024.
Catherine Dallaire, Agronome